Les hétairies, l’opposition entre nature et loi et la question du cosmopolitisme chez Hippias
DOI:
https://doi.org/10.19283/lph-20131.112Keywords:
Plato, Hippias,Abstract
Cet article offre une analyse détaillée de la première partie du discours que Platon fait prononcer à Hippias dans le Protagoras (Platon, Protagoras, 337 c 5-e 2). Le but de cette analyse est de montrer la richesse des notions et des implications politiques du propos d’Hippias, qui se présente presque comme une sorte de manifeste des hétairies philosophiques du Vème siècle ; d’autre part, elle confirme la connaissance approfondie que Platon a de la sophistique, dont il est une de nos principales sources d’information. Notre analyse éclaircit le sens de l’antithèse nomos/physis chez Hippias, et etudie la valeur philosophique de chacun de ces termes ; nous reconstituons la conception hippienne de la loi positive, et précisons le sens du concept de parenté et ressemblance des sages, en montrant que ce dernier ne configure pas un cosmopolitisme fondé sur le concept d’une parenté universelle unissant entre eux les membre du genre humain. La conception d’Hippias – qui doit être comprise également à la lumière de son ontologie, exposée dans un passage important de l’Hippias majeur - configure plutôt une sorte de ‘cosmopolitisme aristocratique’, lié au concept d’hétairie philosophique, et suppose la reconnaissance de différences vérifiées et valorisées : par là, elle se distinque aussi bien de l’universalisme naturaliste d’Antiphon que du cosmopolitisme anthropologique des Stoïciens.
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